Il y a quelques mois je retournais au musée Zadkine dans un rituel maintenant bien établi. Je retournais au Musée Zadkine, minuscule musée au fonds suffisamment riche pour offrir sans cesse matière à fasciner. J’y retournais guidée par une force étrange, mue par le souvenir d’une forme d’énergie sacrée qu’éveillent ses sculptures de bustes creusés dans une torpeur énigmatique – paire d’yeux comme des lèvres écartées, surface bouillante assagie par une main ferme, arrondi rugueux. Parfois recroquevillé dans une posture étonnante, un corps à la force tellurique s’enfonce dans une pierre avec une telle sensualité qu’il est difficile de se souvenir qui de la pierre ou de l’homme a engendré l’autre. Depuis une estrade, une panthère en terre cuite d’une nonchalance terrifiante – chez Zadkine, curieusement, bondissent à la surface de ma mémoire systématiquement les rares fois où j’ai échappé grâce à mon instinct à une situation qui me mettait en danger (les espaces déserts n’existent malheureusement que dans les livres).
Mes paroles, simples comme un mugissement
Mes paroles, simples comme un mugissement
Mes paroles, simples comme un mugissement
Il y a quelques mois je retournais au musée Zadkine dans un rituel maintenant bien établi. Je retournais au Musée Zadkine, minuscule musée au fonds suffisamment riche pour offrir sans cesse matière à fasciner. J’y retournais guidée par une force étrange, mue par le souvenir d’une forme d’énergie sacrée qu’éveillent ses sculptures de bustes creusés dans une torpeur énigmatique – paire d’yeux comme des lèvres écartées, surface bouillante assagie par une main ferme, arrondi rugueux. Parfois recroquevillé dans une posture étonnante, un corps à la force tellurique s’enfonce dans une pierre avec une telle sensualité qu’il est difficile de se souvenir qui de la pierre ou de l’homme a engendré l’autre. Depuis une estrade, une panthère en terre cuite d’une nonchalance terrifiante – chez Zadkine, curieusement, bondissent à la surface de ma mémoire systématiquement les rares fois où j’ai échappé grâce à mon instinct à une situation qui me mettait en danger (les espaces déserts n’existent malheureusement que dans les livres).