Il est difficile de savoir si un texte est bien traduit selon les critères de l’époque ou selon sa propre vision de l’acte de traduction sans une connaissance approfondie de l’œuvre de l’auteur et de sa langue. Parfois d’ailleurs la question ne se pose même pas tant le traducteur a endossé mieux que tout autre écrivain le rôle d’un auteur dont les valeurs esthétiques répondent aux interrogations de l’époque. Et là je pense à Sophie Benech ou à Maurice-Edgar Coindreau, ou encore à Beaudelaire. Mais un écrivain habitué à parcourir des textes traduits développe une aptitude à évaluer l’adhérence du texte aux idées que véhicule le texte, à soupeser la consistance des motifs, à apprécier l’esthétique déployée. Ou exprimé différemment, le lecteur-auteur fait suffisamment d’aller-retour entre l’idée à exprimer et l’idée écrite pour percevoir dans un mouvement global la complexité de la traduction, le type de lecteur que le texte exige, la richesse de la floraison des idées le long du fil linéaire de lecture ou en piochant au hasard des passages. Tout écrivain est un traducteur. L’acte de traduire ses idées, à travers la grammaire de ses lectures, à travers son interprétation et sa faculté à retenir et projeter tel ou tel texte est aussi un acte de traduction. Et c’est ainsi que relisant
J’appartiens à un pays vertigineux
J’appartiens à un pays vertigineux
J’appartiens à un pays vertigineux
Il est difficile de savoir si un texte est bien traduit selon les critères de l’époque ou selon sa propre vision de l’acte de traduction sans une connaissance approfondie de l’œuvre de l’auteur et de sa langue. Parfois d’ailleurs la question ne se pose même pas tant le traducteur a endossé mieux que tout autre écrivain le rôle d’un auteur dont les valeurs esthétiques répondent aux interrogations de l’époque. Et là je pense à Sophie Benech ou à Maurice-Edgar Coindreau, ou encore à Beaudelaire. Mais un écrivain habitué à parcourir des textes traduits développe une aptitude à évaluer l’adhérence du texte aux idées que véhicule le texte, à soupeser la consistance des motifs, à apprécier l’esthétique déployée. Ou exprimé différemment, le lecteur-auteur fait suffisamment d’aller-retour entre l’idée à exprimer et l’idée écrite pour percevoir dans un mouvement global la complexité de la traduction, le type de lecteur que le texte exige, la richesse de la floraison des idées le long du fil linéaire de lecture ou en piochant au hasard des passages. Tout écrivain est un traducteur. L’acte de traduire ses idées, à travers la grammaire de ses lectures, à travers son interprétation et sa faculté à retenir et projeter tel ou tel texte est aussi un acte de traduction. Et c’est ainsi que relisant