Il importe de se distancier de la distorsion de l’espace.
Chaque neurone dans sa substance, ses filaments & jeux d’accointances. La matière blanche au centre qui fait parcourir de grandes distances, les axones myélinisés pour conduits. Pas besoin de séparer la grise de la blanche, ni scruter en aparté chaque lobe délimité comme se brise une noix,
ni clouer telle réserve d’idées
ou décréter : ceci par les mots a le pouvoir de nous changer.
Le dedans et le dehors du poète jouent au jeu des forces qui permutent. Le plus loin se rue dans le poète devenu point, la contention pousse le point qui lutte pour rester point. Peut-être le poète écarquille-t-il les yeux malgré l’arsenal de trajectoires qu’il déclenche depuis l’invisible antichambre de son expérience, peu importe,
se ruer :
c’est le corps qui le réclame. Le poète fait avec. Il est étonnant qu’avec ces explosions, implosions, distances non prévues, le poète garde sa forme en point, mais certains désignent la fenêtre entrouverte qui prolonge le point en U inversé. Se trouvant devant une fleur, le poète réduit l’entrebâillement, ou encore devant un lopin de terre à herser,
une rivière !
Prêchons.
Fumant sous la brume du matin l’homme. Point. Se fixe sur sa fibre dans un humble carré de verdure – une fibre remarquable dans une zone remarquable. Tel cet indigène de la forêt amazonienne en Bolivie, le Tsimané. Lui dont le cerveau conserve une remarquable jeunesse au dire de scientifiques de renom, lui qui toujours veille sur sa forêt réduite à riquiqui alors que depuis l’Espagne en 2024 jaillit le Río Amazonas.
Allié du roseau pendant, le Tsimané depuis sa hutte dessine la carte des poumons agrafés.
Note :
Photo en illustration : Chemin au fil de l’eau en bordure d’Uzès.
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